Tournage le 21 janvier

Par Cédric…
Toute bonne journée de tournage commence par un bon café : échanges matinaux au comptoir, écho du tournage de la veille, accueil des derniers arrivants…. Direction le chantier, 1er coup d’œil sur le théâtre des opérations, le regard des ouvriers se fait chaleureux dès qu’ils reconnaissent Jojo, salve de poignées de mains amicales… Dans la tour, un appartement du 3ème étage nous accueillera pour la matinée : quelques traces de vies persistantes, des murs d’un jaune dégueulasse, et une chaleur confortable – une pensée pour Hélios qui pourrait y réaliser ses rêves de tournage les plus fous... Les camions s’agitent dehors. C’est parti. Sortir le matos en vitesse, pour ne pas rater le ballet des modules qu’on est venu mettre en musique. Olga à l’image, sous le patronage de Pierre, moi au son épaulé par Laurent. Plans depuis le balcon. Je tends la perche au vent. Entassés sur 2m², la prise de son n’offrant pas des tonnes de possibilités, Laurent me fait remarquer que je peux m’installer tranquillement à la fenêtre de la cuisine (avantage de la liaison en HF). Le chantier retrouvant son calme, Olga se prend d’intérêt pour les objets de l’appartement que l’ancien locataire a laissé derrière lui, entre vieille commode et poster de jeune femme sculpturale exhibant sa vertu. Première question intéressante pour le son : se concentrer sur le calme de la pièce habité par le ronronnement du quartier ou faire rentrer le chantier en perchant dehors ? J’opte pour la deuxième solution, puis réalise que de multiples nuances sont possibles. Olga fait un panoramique, j’essaie de trouver l’équivalant à la perche en pivotant. Intervention de Laurent : geste à éviter, le passage du dehors au-dedans est trop brutal, mieux vaut s’éloigner de la fenêtre dans le même axe. J’essaie, je comprends, et prends bonne note.
 
Pause déjeuner au Petit Ney. Lapin et pinard, au poil. Moment de doute : je suis le seul à prendre un café. Explication, de l’aveu même de la serveuse : mieux vaut le prendre au bar à côté.
On redémarre, sur le chantier. Je réalise vite que j’aurais dû écouter Laurent et ne pas ranger le matériel : Olga est déjà prête et m’attend. Je clopine avec les fils qui pendent et brandis la perche tout en essayant de la décoincer (ça me soûlera bien 5 min cette histoire…). Olga a la bougeotte, énergique : épaule, pied, dedans, dehors, escalade sur le camion... J’essaie de suivre. Plans larges, gros plans sur les gars qui bossent à toute allure, se rapprocher, réagir vite quand ils dégainent la perceuse, ou les oreilles vont trinquer. Je ne vois plus Laurent, mais je sais qu’il est là, c’est rassurant. Au bout d’un moment, je suis plus à l’aise dans la gestion simultanée des différents paramètres : anticiper les mouvements de caméra, s’adapter à longueur de focale, trouver la bonne orientation du micro en fonction de l’effet recherché, réajuster ses volumes tout en finesse mais rapidement s’il le faut… du sport.
Coup de sifflet, on arrête. Rangement de matos et petit cours théorique improvisé sur le banc : Pierre lance Laurent sur le « son blanc » et le « son rose ». Ça parle de mer et de vagues, du moins vaguement… mais pour moi ça fait plouf. Ça s’éclairera peut-être au moment du stage son.
Retour au café, tournée générale de thé à la menthe, débriefing et perspectives dans la bonne humeur d’une fin de journée très satisfaisante.
 Bilan : pour mieux parler du son il faut le prendre.

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