JEAN MOULIN - « Tristesse, notre histoire »
Refrain :
Tristesse, notre histoire,
Sans cesse, trimmer pour pouvoir,
Un soir sortir du noir,
Toucher l’allégresse, le salaire de la gloire.
Nahla :
J’devais prendre un ch’min, mais lequel ma foi/
j’allais galérer et trimmer, j’avais pas l’choix/
j’suis née dans les montagnes du Maroc, comme vous pouvez l’deviner/
là-bas on touche pas les allocs/
Teddy :
Si t’es immigré et qu’tu rêves du féfé/
viens dans ma cité, tu vas être refé/
à Aubervilliers y a d’l’argent à gagner/
des postes à blinder, des maisons pour t’héberger/
si t’es fâché refré, on va t’ambiancer/
écoute la zik, forcé tu vas kiffer/
tous dans l’même panier comme Mamadou et Hervé/
on va taffer, et l’argent on va gagner/
sous la tristesse j’suis immergé/
piégé, j’arrive pas à m’en tirer/
on est tous dans la merde fréro tu peux pas nier (bis)/
Refrain :
Tristesse, notre histoire,
Sans cesse, trimmer pour pouvoir,
Un soir sortir du noir,
Toucher l’allégresse, le salaire de la gloire.
Lourdjy :
Je ne vois aucun changement, je me réveille le matin/
en m’disant, quelle misérable fin/
la souffrance, la faim et tant d’autres choses /
changeons not’ façon de nous traiter les uns les autres/
ma mère m’dit toujours que l’argent fait pas l’bonheur/
à la sueur de ton front t’auras les honneurs (bis)/
Salah :
Vivre en Ce-fran revenir au deblè/
c’est l’objectif dont rêvent tous les dars-blé/
qu’est-ce que tu veux c’est la vie, mec, on y peut rien/
Sénégalais, Egyptien, Malien ou Tunisien/
quelque soit le domaine, ouvrier, ferrailleur/
évite les longues peines, renoi chinois ou beur/
du matin au soir t’attends t’attends ce coup de fil /
de qui, de qui, de qui de cette putain d’intérim/
t’attends t’attends, t’attends, mais tu lâches pas/
tu te dis ce soir on t’téléphonera /
le lendemain le portable sonne enfin on t’appelle, le patron, les yeux sur ton C.V lis Jamel /
Monsieur la réponse c’est dans un mois, triste alors tu dis : pourquoi moi ?
Refrain :
Tristesse, notre histoire,
Sans cesse, trimmer pour pouvoir,
Un soir sortir du noir,
Toucher l’allégresse, le salaire de la gloire.
Fanta :
J’me souviens qu’j’ cherchais le bonheur/
mais malheureusement il est reparti/
avant l’heure (bis)/ j’pensais pas qu’tout ça était possible/
maintenant j’me rends compte que j’étais ta cible/
dans ma tête sonne la confusion/
plus j’avance plus j’ai de précisions/
j’sais qu’t’assumeras pas/ que je t’appelle papa/
j’voudrais te livrer mes sentiments/
mais puisque tu m’repousses en me rabaissant/
Saliha :
P’tite princesse, l’enfant nommée bâtarde/
qui vivait dans la détresse c’était un peu trop hard/
terminé les comtes de fées, j’avais envie d’liberté/
même si la vie d’cendrillon au jour le jour je m’y noyais/
ma vie n’était pas rose, mais surtout blanchâtre/
c’était une délivrance morose, mon cœur est dev’nu plâtre/
à la renaissance de l’espoir je lui avais dit au revoir (bis)/
Michel :
J’viens d’un bled qui s’démerde/c’est la dèche/
j’viens en France pour ma mère et mon père/
j’suis plongé dans la misère/
Ousman :
Les moments difficiles j’t’explique facile, ça tombe jamais à pile/
mon rêve d’aller en France s’est écroulé depuis qu’un enculé a dit/
qu’ noir c’est noir, y a plus d’espoir, j’ai arrêté d’y croire, j’ai stoppé l’école, j’me suis mangé une baffe, tout ça parce que Michel m’a dit en France y a du taff/
ça y est j’suis à bout d’souffle, nos pères et mères sont au bort du gouffre/
j’suis prêt à voler, pour leur ramener à bouffer, j’suis déterminé, même dans l’illégal j’vais tout niquer/
Refrain