Textes des chansons 2014/15

Morceaux écrits et composés par les jeunes des ateliers "Mon quartier quand je rêve", "Récits de vie" et "Héros Ordinaires" en 2014/15.

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1/ « Binet, mon quartier quand je rêve » par la classe de CM1/CM2 de l'école Françoise Dorléac B (Paris 18e, porte Montmartre)

Je suis à la recherche d’une dame qui exhausserait tous mes souhaits, tous mes souhaits, tous mes souhaits.

Refrain
Mon quartier
monte et j’ai
trop la frousse
aaaaaaah (bis)

Avant y avait rien, juste des terrains vagues
Puis y a eu des immeubles aujourd’hui invisibles
Mon quartier est trop p’tit, c’est pas pour moi
avec mes amis , on va changer tout ça
Parc’ que quand j’suis dans les airs, avec tous ceux qui m’emmènent
Ca me donne envie, de rapper sur scène
ceux qui m’ont porté, sont toujours dans la foule
et quand je fais ma zik , ils disent j’suis trop cool

Refrain

J’étais sur mon lit en train de rêver
une dame à côté qui connaît l’quartier
et qui me disait, tu vas chanter
tu vas rapper, elle était bizarre
avec son pelage j’la connaissais pas
elle faisait l’ménage sur mon petit toit

J’étais dans mon lit, en train de rêver
une dame à côté elle me disait
continue à rapper, continue à chanter
confiance en toi, confiance en toi
La dame sur mon toit, mangeait des anchois
qu’est-ce que tu crois ? Tout l’monde a le choix

Cette dame à côté de moi a mille têtes
qui porte cent manteaux, cent pantalons
cent gros pulls cent chaussures
elle n’a pas de cheveux et elle porte
mille bagues sur ses doigts, moi
je la regardais et elle me regardait aussi
et à un moment elle m’a donné une paire de gifles
pousse toi, j’étais là avant toi

Mais je recherche les images
les images du passé de mon quartier
je suis Mama A Mama Age
vous pouvez tout me demander

D’accord, je veux la Lune
Je vais te la chercher
Comme un astronaute
qui me ferait rêver
Je voudrais que ma maison soit glacée (bis)
Rêve mon petit (bis)

Je voudrais être le futur chanteur de la galaxie
j’ai un cœur pur, j’ai pas peur, ça c’est Waxi
Ca c’est zarbi (bis)
Je voudrais voyager, pour guetter des « extra-télés »
Je vais t’accompagner ce serait vraiment trop calé
Je voudrais une grande maison, dans les airs
pour toucher les nuages, comme des cerfs

Refrain

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2/ "Des millions de mains levées" par la classe de 2nde du Lycée Rabelais (Paris 18e, porte de Clignancourt)

Voici la France dans laquelle nous sommes
Voici ma peine, ma haine de ce monde où tout le monde paye
Je reflète juste des faits
je reflète ce qu'on est
Cette solidarité, cette humilité qui vous effraye
Ils nous ont divisé
France idéalisée
Un peuple traumatisé
Tant d'honneur déshabillé
Jugé, maltraité comme des déchets
La pauvreté m'enrichissait
Parfois la haine m'a animé
C'est l'histoire de tant d'alliés
Qui se sont relevés
Pour ouvrir ces portes
Qui autrefois étaient fermées
C'est l'histoire de millions de mains levées
De corps et d'âmes sauvés
L'histoire de ceux qu'ont osé s'opposer

Humilié par son propre pays
Il écrit sa propre histoire
L'autorité l'a trahi
Voici son réquisitoire
Ce lien qui les unis
Dans un partage d'espoir
Dans un mélange d'ethnies
Malgré un dur travail
Sur une île de ferraille
L'union fait la force
Après tous ces efforts
A la recherche de l'or
Ce n'est qu'une métaphore
Pour parler d'indépendance
C'est l'heure de la délivrance

Refrain

Sauver des vies est lié à mon destin

Libérez ma famille, mes amis mon pays tous les miens

Dans la misère, la famine

On garde le sourire (x3)

J'ai pas été à l'école
Pourtant j'suis pas différent
Envie d'changer les codes
Mais sans faire couler du sang
Faut être persévérant
Pas perdre confiance en soi
Faire partie d'la résistance
changer le cours d'l'histoire
À la recherche de la justice
pour trouver l'égalité
Dans une liberté factice
Que le pouvoir a égarée
Perdu au fond des coulisses
Comme sur une route barrée
Donc au sommet j'me hisse
Prêt à les contrecarrer

Tout commence dans un petit village
Où les gens se battent pour leur indépendance
Grâce à leurs forces depuis leur plus jeune âge
Leur façon de lutter, leur patience, leur présence
Arrivé en France commence
Le combat de sa vie
Appelé par les cris
Et de sa façon de penser
Venu comme un messie
Accomplir la prophétie, donner son avis
Sans être influencé.

C'est un avenir tout tracé
Mon rêve c'est d'en sortir
L'usine j'en avais assez
Notre seul moyen c'est de s'unir
Rêver de se fondre dans la masse
Et taffer tel un sucre dans la tasse
Mais la France c'est pas un café

On a travaillé dur pour notre pain
Pour se faire entendre on se lève tous un par un
On s'est juré d'y arriver pas à pas
On rentrait tard le soir, fatigués, à deux pas du trépas

Voleurs, égoïstes, malhonnêtes, ils nous ont menti
Ils nous ont cassé la tête, eux c'est pas gentil
Notre combat c'est le vrai, c'est le vôtre
Changer cette vie, cette routine, cet ennui entre autre

Refrain

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3/ "Frère de combat" par les jeunes de l'atelier hors scolaire Héros Ordinaires

Un bonheur instable frapper dans l’tas, Algérie, famille, culture
ma vie éclatée en morceaux mes origines sont là
mes points sont liés une dictature qui cogne, la tête baissée,
des gens qui crient
Maman Papa résistent, et moi…
la liberté gagnée, une étoile qui brille à travers la fumée
mes yeux qui pleurent, laissez les pleurer
gagner ma liberté, libérer ce monde de toute la saleté
….c’est dans ma tête, laissez-moi gueuler
isolée depuis petite, Maman Papa, laissez moi repartir
balayer ces souvenirs, balayer tout c’ qui peut nous ret’nir
avancer dans l’vide déconnecté d’ce monde,
des gens des bombes qui grondent / des bombes des mots qui heurtent (..)
identité brisée, oubliée, rejetée partie en fumée !/ j’suis dans ma bulle, laissez moi rêver….

Refrain :

Je suis le maître de mes choix
Une vie de cris de coups de combats
Au contrôle de ma voix
Visages de mes frères de combat
J’entraîne ma vie malgré son poids
Arme de guerre par simple voix,
une vie à s’battre sans foi ni loi
Fabriqués d’amour, de peur et d’espoir (bis x4)

La vie était déjà sévère rien n’était doux touché mais sûrement pas coulé/ z’ont voulu mettre une croix sur nous, j’leur ai dit qu’c’était mal barré/ à leurs chaînes j’étais lié, j’m’évadais pour décompresser/ forcé d’enfler l’caractère pour n’pas finir comme un dé compressé/ ouais, c’est pas l’paradis, d’être entouré de parasites/ de vivre à Paris par avis, j’ai dû donc me faire à l’idée/ de camper d’vant leur parvis par avis de pas m’taire/ ils m’ont pris pour Johnny, ça f’sait longtemps qu’ils voulaient s’faire à l’idée/ les anciens et leurs gestuelles d’alcooliques/ tombés sous mes yeux j’ai su c’qui m’aurait porté préjudice/ de suite j’ai pressenti fallait que j’préconise aux potes/ qu’on s’précipite sans faire les acrobates, à deux pas du précipice/ dure la vie d’colline , leurs mensonges donnaient la colique/ j’rêvais d’être écolier pour m’planter et m’cultiver/ malgré ce fait j’étais opportuniste j’m’agrippais au quart/ postuler pour bosser au pressing on m’disait d’repasser plus tard

On m’imposait déjà mon avenir, ignorante, mariée mère de famille
A quoi ça sert sans la culture, j’voulais m’investir dans le futur
J’ai tout quitté famille amis, toute cette solitude m’a fait souffrir
personne pour m’aider, J’voulais plus qu’ma vie soit dictée l’indifférence de mes parents, s’est
transformée en torrent Rempli de larmes et d’espoir, Anéanti

Refrain

Les grains de sable du Sahara sont devenus
prisonniers de la colonisation pour les libérer
maquisards, mes proches ont eu le devoir
de devenir pour qu’un jour
l’air libre puisse revenir
Guerriers de l’espoir
ils sont partis un soir et ont disparu dans le noir
Maquisards

En période de trouble j’manie les mots, pas de Vida Loca, j’fais à ma iv à Renault/ ils veulent la guerre on va protester, sourire kabyle… bataille d’Alger/ les syndicats me poussent à la folie, fini la chaîne j’veux un autre état d’esprit/ oui, toucher le sommet, voir les yeux des darons qui brillent/ je veux pas finir ma vie à l’usine, militant mais sans carabine/ pour pas trouer l’honneur d’la famille, rester solide pas d’ talon d’Achille/ la guerre on l’a pas vue dans un film, ça m’a marqué comme la famine/ et si je m’ouvre le ventre, tu verras l’espoir plonger dans le vide/

Refrain